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Cette seigneurie eut ses seigneurs particuliers jusqu’au XVIIe siècle.
D’abord la famille de Chateaurenaud qui porta son nom. Le dernier descendant mâle fur Pierre-François, dont la fille épousa, en 1525, Pierre de Lange et lui porta la seigneurie. M. Roubet a vu un fragment de la tombe de François de Chateauregnaud ; aux pieds du chevalier figurait un lion armé et lampassé. On trouve Roy de Lange en 1541,-François de Lange, 1590,- Philippe de Lange, 1635.

La seigneurie de Chateaurenaud fut acquise, en 1635, par Bernard Briçonnet d’Oizonville, qui reconstruisit le château existant.
Sa fille porta la seigneurie de Chateaurenaud, comme celle de Germigny, à Jean-François Frézean de la Frézelière, d’où elles passèrent dans la famille de Bonneval. Chateaurenaud appartient aujourd’hui à la famille de Maistre.

Description :

Le château actuel occupe la partie orientale d’un vaste rectangle entouré de douves ou fossés murés.
L’entrée est à l’ouest sur un pont dégagé par des quarts de cercle, et donnant accès vers un petit pavillon très orné. La porte peu élevée, presque carrée, est encadrée d’une moulure de section demi ovale ; les parois des murs sont en assisses à bossages, et des saillants, aussi de bossages, forment des sortes de larges pilastres devant lesquels sont des pilastres doriques plats. La corniche, sur denticules, contourne un fronton triangulaire, où est un écusson ovale entre deux guirlandes de chêne et de figuier. Cet écu set supporté par deux lions, et timbré d’un heaume grillé de face à lambrequins. Il porte de … à la bande componée de … le premier compon chargé d’une étoile et accompagné d’une étoile en chef. Les émaux n’y sont pas indiqués. Ce sont les armes des Briçonnet d’Oizonville.
Sous ce pavillon sont des meurtrières ouvertes dans les murs latéraux, simulacres des anciennes défenses.
A l’angle gauche de la cour est une tour ronde, avec corniche à denticules et couverte d’un toit d’ardoise en forme de dôme, et terminé par un lanternon. La porte est surmontée d’un fronton circulaire et d’une petite croix chargée d’un cœur qui perce trois clous. La chapelle, carrée au-dedans, est voûtée de pénétrations et ses arêtes retombent sur des piliers saillants dans les angles. Le tableau d’autel est entouré d’un cadre en pierres supporté par deux rampants à volutes en bas et a ressauts supportés par des mutules. Au-dessus est une frise ornée de draperies et une corniche : enfin, tout au haut, un cartouche chargé de feuillage encadrant un écu ovale horizontalement ; au sommet, une croix. A droite est une grande fenêtre a cintre rond. Cette décoration de pierres est ancienne et s’est conservée dans la chapelle, qui, longtemps profanée, a été rendue au culte par M. le baron de Maistre.
L’angle en face, à droite, est occupé par une terrasse circulaire, la tour n’ayant pas été réalisée.
Deux fortes tours occupent les milieux des cotés latéraux et se réunissent au château par deux ailes latérales.
Au-dehors, à l’est, le château présente une longue façade avec un avant corps légèrement saillant au milieu et deux ailes aussi très peu saillantes et terminées par deux tours rondes. Cette façade repose sur un socle en talus et comprends un rez-de-chaussée et un premier étage. Les toits des ailes sont séparés et s’avancent perpendiculairement à celui du corps principal.
Les fenêtres sont hautes et encadrées, les unes de bandeaux, les autres d’assises alternées : l’intervalle entre elles et celles de l’étage supérieur est garni de pierres de taille peu saillantes. Les lucarnes sont, les unes rondes, les autres encadrées de bandeaux droits soutenus par des consoles a volutes. Ces fenêtres nombreuses, même aux tourelles, donnent leur caractère à cette architecture qui, par dignité ou préjugé féodal, a encore conservé les plans de XVe siècle, mais qui n’a plus dans la réalité d’autre préoccupation que les facilités de la vie riche et élégante.
Un tore simple, mais puissant, couronne le socle en talus du rez-de-chaussée. Le cordon qui soutient les fenêtres du rez-de-chaussée comprend trois bandeaux, une frise et une corniche. D’autres cordons marquent la séparation des étages a la naissance des fenêtres. La corniche supérieure est très riche, ayant un rang de denticules sur le larmier.
La partie nord de cette façade n’a pas été réalisée sur le plan primitif.
A l’intérieur, on remarque un superbe escalier en pierre, porté sur des voûtes a combinaisons savantes et hardies, rappelant celles du palais de l’archevêché de Bourges.
Le rez-de-chaussée est d’une grande élévation, et les appartements en sont vastes.
Cette belle demeure, bien conservée et entretenue, domine au loin la riche vallée de Germigny. Elle est un type intéressant de cette architecture de transition qui construisit Turly et qui chercha à allier les traditions féodales avec les agréments de la vie moderne. On l’a attribué à Mansard ; Nous en doutons très fort. L’escalier nous semblerait plutôt accuser l’influence de Levau, architecte, comme l’on sait, de l’archevêché de Bourges et du château de Lignières.

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